Faits d'hiver
Aujourd'hui, 17 décembre, il neige sur la ligne 6 (et accessoirement sur le reste de la capitale).
À 13h26, station Nation, un homme s'installe dans une rame en grommelant. Seul, posé sur son siège comme sur un trône impérial, il fait des variations de voix entrecoupées de rires pleinement satisfaits. La Voyageuse Masquée pose sur lui des yeux ronds.
Même rame, quelques minutes plus tard, station Quai de la Gare. Un homme très grand vêtu d'un long manteau noir entre dans le wagon. Il s'adosse contre la barre centrale, en prenant bien soin de la caler juste entre ses omoplates. Un tout petit garçon à la peau chocolatée le regarde faire de tous ses yeux. Puis, sans dire un mot, il lève un doigt pointé vers l'homme jusqu'à attirer son attention. Alors, tranquillement, l'enfant emmitouflé dirige son index derrière l'homme, désignant le seul siège vide du wagon. L'homme sourit, et décline poliment l'invitation d'un signe de tête. Le train repart.
Deux stations plus loin, alors que le wagon en question est maintenant rempli, un jeune homme retient l'attention de la Voyageuse. Tenant debout avec toute la maladresse du monde, bouche pleine et visage serein de rigueur pour une pause déjeuner, il est penché sur un ouvrage méthodique. Il épluche un oeuf dur. L'étudiant qui lui fait face le dévisage avec des yeux exorbités.
Au regard de ces éléments d'incongruité qui se multiplient, la Voyageuse Masquée émet trois hypothèses :
1. La neige plonge la ligne 6 dans la quatrième dimension, pas de quoi se formaliser.
2. Un film d'art et d'essai était entrain de se tourner à ce moment-même dans la ligne 6. La Voyageuse Masquée sera donc démasquée prochainement sur vos écrans.
3. La fin du monde est réellement imminente.
À 13h26, station Nation, un homme s'installe dans une rame en grommelant. Seul, posé sur son siège comme sur un trône impérial, il fait des variations de voix entrecoupées de rires pleinement satisfaits. La Voyageuse Masquée pose sur lui des yeux ronds.
Même rame, quelques minutes plus tard, station Quai de la Gare. Un homme très grand vêtu d'un long manteau noir entre dans le wagon. Il s'adosse contre la barre centrale, en prenant bien soin de la caler juste entre ses omoplates. Un tout petit garçon à la peau chocolatée le regarde faire de tous ses yeux. Puis, sans dire un mot, il lève un doigt pointé vers l'homme jusqu'à attirer son attention. Alors, tranquillement, l'enfant emmitouflé dirige son index derrière l'homme, désignant le seul siège vide du wagon. L'homme sourit, et décline poliment l'invitation d'un signe de tête. Le train repart.
Deux stations plus loin, alors que le wagon en question est maintenant rempli, un jeune homme retient l'attention de la Voyageuse. Tenant debout avec toute la maladresse du monde, bouche pleine et visage serein de rigueur pour une pause déjeuner, il est penché sur un ouvrage méthodique. Il épluche un oeuf dur. L'étudiant qui lui fait face le dévisage avec des yeux exorbités.
Au regard de ces éléments d'incongruité qui se multiplient, la Voyageuse Masquée émet trois hypothèses :
1. La neige plonge la ligne 6 dans la quatrième dimension, pas de quoi se formaliser.
2. Un film d'art et d'essai était entrain de se tourner à ce moment-même dans la ligne 6. La Voyageuse Masquée sera donc démasquée prochainement sur vos écrans.
3. La fin du monde est réellement imminente.
20 décembre 2009 à 14:12
Le type qui épluchait son oeuf, c'était pas Donald ? Il a dit qu'il s'était coupé en avec une coquille..
21 décembre 2009 à 02:05
Ah. Non.
Ca doit être le mouvement d'une nouvelle génération en détresse.
Une fois d'plus j'ai un métro de retard.